Quand j’entends le récit de mes clients concernant leur passé, leur enfance, leur souffrance, je me dis : comment un enfant est capable de vivre tout cela et survivre ? Je suis touchée par leur récit et leurs émotions, je visualise ce qu’ils ont vécu, et j’en ai la chair de poule.
Nombre de récits de l’enfance sont tristes, traumatisants, et pourtant, je vois l’adulte aujourd’hui dans l’ici et maintenant être debout. Mais où s’emmagasine toute cette souffrance ? Dans le corps, dans les croyances, nous sommes devenus l’expérience de nos vies. Mais qu’est ce que j’entends par là ?
C’est que notre comportement et notre personnalité s’est construite à cause de ce passé, nos réactions (activations) dans nos relations viennent de ce qui n’a pas été digéré, métabolisé (guéri si vous préférez).
C’est là où le rôle de l’environnement est super important, car c’est grâce à ces activations dans nos relations, que nous pouvons transformer ce qui est. Il faut aller chercher d’où viennent ces réactions, ce mal être parfois, ces émotions non ajustées.
Elles se trouvent à quel endroit ces expériences ? dans notre vécu de l’enfance.
Un exemple : une personne me dit une phrase, qui semble anodine, cette phrase me donne une émotion de colère, de rejet, de trahison, je me sens mal, et je ne comprends pas pourquoi je ressens ces émotions. Qu’est ce que ça touche au fond de moi-même ?
La thérapie gestalt permet de mettre du sens à vos réactions d’aujourd’hui, de comprendre, et de vivre ce qui n’a pas été vécu jusqu’au bout, c’est-à-dire les émotions. Un enfant n’est pas capable de gérer ses émotions, il les bloque à un endroit, car pour lui ce serait trop dur d’accepter ce qui est. Pour survivre, il va mettre en place un mécanisme de défense, il va se construire une croyance, un fonctionnement qui va lui permettre de s’adapter à la situation, qui est parfois intolérable. Quand je parle de survie, c’est de cela qu’il s’agit. Ce fonctionnement reste et évolue, dans la personnalité, dans les croyances, dans notre construction. Seulement voilà, aujourd’hui, on est adulte, et nous avons le même fonctionnement.
Mais nous n’en n’avons plus besoin de ce fonctionnement, il nous pourrit la vie, nous ressentons une oppression, une prison, on a envie d’agir différemment, mais on n’y arrive pas.
Ce n’est pas une fatalité, nous pouvons changer nos dysfonctionnements, il suffit seulement d’aller chercher d’où cela peut venir, et de mettre du sens, ensuite de créer un nouvel ajustement, une nouvelle façon d’agir, cela s’appelle un ajustement créateur (créateur de sa vie) et non un ajustement conservateur (réagir tout le temps de la même façon).
Nous sommes responsables de nos fonctionnements, et de nos vies, ça peut paraître désagréable d’entendre cela, mais c’est la vérité. Pour certains, se mettre en victime, victime des autres, est un fonctionnement que l’on peut changer.
J’ai beaucoup d’amour pour toutes les personnes qui ont vécu une enfance triste, j’invite mon client à vivre cette tristesse, cette colère, qu’il n’a pas pu évacuer enfant, je lui permets de sortir son émotion aujourd’hui avec moi, je lui apporte de la sécurité et du soutien, comme une mère ferait avec son enfant.
Belle journée à vous.